Photographie

Nature morte

La nature morte se décline de mille et une façons. J’aime ce processus créatif où la réunion plus ou moins improbable de différents objets dans un assemblage au parti pris esthétique mêle composition, mise en scène et éclairage. A l’image du metteur en scène, je recrée un univers. Le plaisir qu’il y a à rechercher une harmonie, une tension ou une dynamique dans la création d’une composition est au moins égal à celui de créer un bel éclairage en studio ou un cadrage idoine.

Sur la route d'Eve

« Sur la route d’Eve » est un reportage photographique de voyage. Un voyage éternel, acidulé et sucré… réservé aux amateurs de pommes. C’est une sorte d’idée fixe. Quand je découvre une niche, je pars en quête de pommes. Parfois, je tourne en rond. Le niche est là. Offerte. Merveilleuse, comme à Honfleur. Mais de pomme, point !

Pendant que je photographiais les Granny Smith à Dole, une vieille dame m’a interpellée en passant :
– Et vous comptez les laisser mûrir ?!
Alors j’en ai laissé une. Comme un clin d’œil, pour le cas où son chemin du retour l’aurait amenée à repasser par là.

Depuis lors, c’est devenue une habitude ; je laisse toujours une pomme en quittant les lieux.

Techniques : Photographie numérique – Impression Fine Art
30 exemplaires, numérotés & signés

Bois mort, mais pas trop

La série Bois mort, mais pas trop est issue de ma collaboration avec le Collectif ARTMETA.

Créé en 2008, Artmeta a regroupé les photographes Gérard Duceau et Frédérique Fouet, le plasticien Franck Guidolin et moi-même autour d’un projet commun autour du bois. De cette collaboration est née Regards croisés sur le bois, inauguré à l’église de Pontgivart, Centre d’art et de culture d’Auménancourt, le 25 avril 2009.

Technique : Photographie argentique réalisée au moyen-format – Fuji GX680, 100 mm – Fuji Velvia 50
Tirages limités à 3 exemplaires sur papier Fine Art

La série explore des objets aussi anodins que des bouts de bois, des morceaux d’écorces ou des brindilles. Glanés au fil de mes vagabondages, j’ai collecté ces objets pour créer des compositions fragiles, dans un travail d’assemblage de formes et de textures aux rencontres improbables. La nature est remarquablement composée, mais sortie de son contexte pour une nature morte, elle est à réinventer entièrement. 

Trouver les matériaux a encore été le plus simple dans cette aventure. Les bouts de bois accumulés correspondent pour beaucoup à des coups de cœur, pour des formes ou des textures. Parfois, j’ai immédiatement su comment j’allais utiliser ces objets. Parfois cela a pris plus de temps ; il a fallu que l’idée germe ou il a fallu attendre de découvrir le ou les bouts de bois complémentaires qui permettraient de réaliser LA composition. Les mains sales, je rentrais de mes pérégrinations déçue ou enthousiaste, selon la nature de mes trouvailles.

Ensuite, il faut s’ingénier à trouver une composition efficace et maintenir tout en place sans que cela s’effondre. Commence alors un ballet incessant entre cette construction fragile, le viseur et les sources d’éclairage : un flash à positionner légèrement plus en retrait pour une lumière rasante, un réflecteur à déplacer de quelques centimètres dans un sens… puis non, un élément de la composition à décaler légèrement, un cadrage à réajuster, une mise au point à vérifier, un coefficient de prolongation de pose à calculer et à répercuter sur le flashmètre, un test, puis un second, et ainsi de suite, jusqu’à tout vérifier encore une fois. Il n’y a pas de secret, il faut s’acharner jusqu’à ce que tous ces éléments s’imbriquent parfaitement.

Alors enfin je déclenche, et provoque ce vacarme saisissant du GX680. La première fois, ce raffut m’a pétrifiée tant il m’a semblé impossible que l’appareil ne vibre pas et puisse produire une photo nette. Aujourd’hui, je fais totalement confiance à cette bête de studio.

La princesse au petit pois

 Ici, je propose une version totalement revisitée et imagée du célèbre conte d’Hans Christian Andersen, La princesse au petit pois.

Le triptyque :
–  la princesse, toute en finesse et élégance
– les petits pois
– les couches de matelas et la piqûre du petit pois.

Techniques : Photographie argentique – Bipolarisation
30 exemplaires, numérotés & signés

Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la Terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; des princesses, il n’en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C’était difficile à apprécier ; toujours une chose ou l’autre ne lui semblait pas parfaite.

Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu rencontrer une véritable princesse. Un soir, par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascades de pluie que c’en était effrayant, on frappa à la porte de la ville et le vieux roi lui-même alla ouvrir. C’était une princesse qui était là, dehors.

Mais grands dieux ! de quoi avait-elle l’air dans cette pluie, par ce temps ! L’eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon… et elle prétendait être une véritable princesse !
« Nous allons bien voir ça », pensait la vieille reine, mais elle ne dit rien.

Elle alla dans la chambre à coucher, retira toute la literie et mit un petit pois au fond du lit ; elle prit ensuite vingt matelas qu’elle empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons en plumes d’eider.C’est là-dessus que la princesse devait coucher cette nuit-là. Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi.

« Affreusement mal, répondit-elle, je n’ai presque pas fermé l’œil de la nuit. Dieu sait ce qu’il y avait dans ce lit. J’étais couchée sur quelque chose de si dur que j’en ai des bleus et des noirs sur tout le corps ! C’est terrible ! ».

Alors ils reconnurent que c’était une vraie princesse puisque, à travers les vingt matelas et les vingt édredons en plumes d’eider, elle avait senti le petit pois. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle d’une authentique princesse.

Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant d’avoir trouvé une vraie princesse, et le petit pois fut exposé dans le cabinet des trésors d’art, où l’on peut encore le voir si personne ne l’a emporté.

Et ceci est une vraie histoire.

Hans Christian Andersen

Et bien moi, je suis bien contente de ne pas être une emmerdeuse, oups pardon… ! Une Princesse.

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